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Film et débat : Nourrir les villes, un enjeu pour demain

  

120 personnes ont assisté à la projection du film Nourrir les villes : un enjeu pour demain et au débat qui l'a suivi, à l'auditorium du Muséum Histoire Naturelle d'Orléans.
 
Le film
C'est un film dérangeant qui n'apporte pas les solutions « clé en main  » .
Le choix de la réalisatrice, Irja Martens, a été d'offrir un catalogue d'exemples existants et de propositions, même celles qu'elle ne cautionne pas . Son but est de susciter la réflexion .
Les options proposées dans le film sont différentes et parfois contradictoires. Se posent les questions du sens et de l'efficacité dans la production alimentaire, et notamment les questions du rapport à la terre (jardins partagés, micro-exploitations réunies, soit en coopératives au Mexique, soit en agro-parcs en Inde, élevages biologiques), les questions de la santé, du respect de l'environnement , du lien social.
Les questions de la rentabilité financière partent du point de vue que le bas prix détermine l'acte d'achat, cela conduit à une production végétale et animale hors-sol industrielle dans la proche périphérie des villes, liée à un fort développement technologique, à une consommation non négligeable d'intrants et d'énergie. Même si les possibilités de recyclages sont évoqués, il n'en est pas pour autant tiré parti.
Pour chacune de ces options possible se posent la questions de la part qu'elles peuvent assumer dans la fonction de nourrissage des villes ainsi que de leur durabilité.
Parmi les points de vue dans chacune des séquences, au spectateur de distinguer ce qui s'appuie sur des faits ou qu'il convient de prendre au second degré ( ex : certaines affirmations péremptoires et d'un scientisme méprisant ).
 
Le débat :
Parmi les intervenants
  1. Jean-Daniel Montmory (référent CCFD-Terre solidaire) illustre l'exemple de culture sur les terrasses et des murs végétalisés qui offrent le triple avantage d'une production alimentaire certes limitée mais important isolant climatique et phonique ainsi qu'assainisseur de l'atmosphère. Il présente le cas de Saïgon mégapole de 10 millions d'habitants, substanciellement alimentée par les petites exploitations familiales des collines environnantes .
  2. Marc Barré (expert en biodiversité ) pose la question du type d'alimentation dispensée dans les fermes urbaines et prône le maintien de jardins familiaux à intérêt à la fois nutritionnel et éducatif .
  3. Philippe Verdier (Virage Energie) insiste sur la prise en compte indispensable de l'après-pétrole, d'autant plus nécessaire face à l'accroissement de la démographie et des bidonvilles. Il aborde également la question foncière dans le monde rural et les étapes des divers recours. Voir document ►
  4. Benoît Thévard (Chateauneuf-sur Loire en transition) récuse le caractère inéluctable de certaines projections catastrophiques (démographie, exode rural ), affirme la possibilité de résilience des territoires , de créativité des réseaux de citoyens pour échanger produits et savoirs, limitant ainsi leur dépendance économique et leur impact environnemental. Une façon de « faire sa part  ».
Réactions dans la salle :
  1. Précision d'un éleveur loiretain : si l'élevage familial en France tend à disparaître, ce n'est pas par manque de vocation pour les jeunes générations d'agriculteurs mais en raison des conditions invivables auxquelles ils sont confrontés.
  2. L'accroissement des bidonvilles s'explique par ce fait paradoxal : alors que l'agriculture paysanne produit 70 % de l'alimentation, 80 % des personnes sous-alimentées vivent en zone rurale . Les populations se déplacent vers les points où l'accès à l'alimentation semble mieux envisageable.
  3. L'exode rural n'est pas inéluctable ; pour preuve, au Mali, on observe des cas de retour à la terre pour peu qu'un soutien soit apporté dans ce sens .
  4. Parmi les causes de la faim et de l'exode rural il y a les accaparements de terres à des fins industrielles (agrocarburants ) ou spéculatives.
    Il faut signaler le désengagement des États qui tendent à compenser la diminution de l'aide publique au développement par l'instauration de nouvelles structures favorables aux investissements privés. Par exemple le NASAN (Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition ) entre pays du G8 et pays émergents ou moins avancés et l'APE (accord de partenariat économique entre l'Europe et l'Afrique ), accord de libre échange dangereux par l'abaissement des droits de douane et la concurrence déloyale des produits européens subventionnés. Comme citoyens nous avons le droit et le devoir d'en être informés et de réagir auprès de nos décideurs.
Vendredi, 7 Novembre, 2014