Migrations et exils au XXI siècle : entre fables et réalités

Rédigé par rédacteur Forum des Droits Humains
Classé dans : Non classé Mots clés : Migrants

Le 19 novembre 2022 le Réseau Forum des Droits Humains d'Orléans  a  organisé au MOBE un colloque Imageintitulé Migrations et exils au XXI siècle - Entre fables et réalités. 230 personnes y  ont assisté.

En invitant une diversité d’intervenants – scientifiques, acteurs de terrain, professionnels et bénévoles ­– le réseau Forum des droits humains d’Orléans (RFDH) entendait participer à une réflexion et à un débat sur les causes et les réalités des migrations contraintes tout en dressant un état des lieux international et local sur l’accueil des personnes exilées.  Le RFDH  souhaitait contribuer ainsi à l’information et au débat public autour de l’un des problèmes essentiels de notre monde contemporain.

 

 

 

 

En effet, les migrations et les exils constituent une grande partie de l’histoire de l’humanité. Pourtant les mouvements de population font depuis longtemps, et aujourd’hui de plus en plus, l’objet de discours simplistes, stéréotypés et stigmatisants.

Entre approximations et contrevérités, les populations sont confrontées à des déclarations issues de formations politiques ou de prescripteurs d’opinion peu soucieux du respect des droits humains et de la réalité de l’exil et des migrations.

Les conséquences en sont souvent la mise en œuvre de pratiques indignes lors de l’accueil des personnes contraintes au déplacement dans le monde, en Europe et en France.

Le réseau Forum des droits humains d’Orléans tient à remercier : François Héran, Claude Calame, Filippo Furi, Claire Rodier, Christain Eypper, les représentants de la Cimade (Comité inter-mouvements auprès des évacués), de l’Asti (Associations de Solidarité avec Tou·te·s les Immigré·e·s), et tous ceux et toutes celles qui ont participé à ce colloque.


François Héran (Professeur au Collège de France - Chaire Migrations et Société, Directeur-fondateur de l’Institut Convergences Migrations) a rappelé les définitions et les chiffres essentiels concernant  les déplacements forcés de populations en France en Europe et dans le monde. Il a ainsi démontré l'inannité des discours anxiogènes sur l'mmigration.

Claude Calame (Directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris, Président de la Section EHESS de la LDH, membre de l’espace de travail migrations d’ATTAC)  a rappelé que les raisons qui poussent à l’exil les personnes considérées et rejetées comme migrant-es sont nombreuses. Elles s’inscrivent pour la plupart dans les conséquences d’un système économique et financier assurant la domination des pays riches sur les plus pauvres, et destructeur de ce fait des communautés sociales et de leur environnement.

La seconde partie du colloque a proposé un zoom du niveau européen au niveau local sur le vécu des éxilés.

Filippo Furri (anthropologue, membre du réseau Migreurop)  a proposé une lecture «en miroir» de l’évolution des politiques d’asile et de gestion de la migration dans les pays membres de l’UE, à partir d’expériences de terrain et de la connexion avec des acteurs de la société civile qui en Europe se mobilisent en soutien des personnes migrantes. Il a évoqué les pratiques et les politiques (locales, municipales, associatives) qui articulent des formes d’accueil, d’intégration ou de « citoyenneté de résidence », parfois en opposition avec le cadre national.

Claire Rodier (juriste, membre du GISTI et du réseau Migreurop) a souligné que l’accueil et les modalités de prise en charge dont ont bénéficié les ressortissant.es ukrainien.nes au début de l’année 2022 ont mis en évidence, par contraste, les mauvais traitements dont font l’objet la plupart des personnes exilées qui arrivent en France. Cet accueil a permis de vérifier ce que les défenseur.es des droits humains répètent depuis des années : ce sont des choix politiques qui, en organisant le non accueil, visent à dissuader celles et ceux qui viennent chercher protection en France.

Christian Eypper (Délégué régional et secrétaire de la section d'Orléans de la Ligue des Droits de l'Homme) a retracé l’historique des centres et du cadre légal qui entoure la rétention administrative. Cet historique et l’analyse des témoignages de personnes ayant séjourné dans des CRAs ont mis en lumière  les dérives et atteintes aux libertés fondamentales et à la dignité humaine.

Jeanne Carrein et Solange Lauzanne (respectivement représentantes locales de l'ASTI et de la CIMADE) ont témoigné de façon concrête des difficultés des éxilés à faire respecter leurs droits  d'une façon générale et également à Orléans. Une exposition de la Cimade relatait la difficile expérience de personnes passées par le CRA du Mesnil-Amelot. Démonstration a été faite de la multiplication des obstacles aux démarches des demandeurs d'asile, notamment par les formulaires électroniques, qui confinent à l'absurdité.


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